LA FENETRE FERMEE QUI S'OUVRE ET ON PART
On pourrait penser qu'il fait nuit. Encore des nuages. Mais ailleurs, des nappes dorées percent derrière les cumulus rebarbatif de noirceur. Lumières aussi sur le port. Déjà. L'hiver qui s'approche et on n'a pas vu venir l'été. Il y en a des blanches et d'autres oranges. Oranges c'est les lampadaires. Blanc c'est les bateaux, bateaux qui partent qui vont au loin qui tanguent à côté des quais drôle de tango cliquetant. Sont-ce les spinnakers ou les grands focs qui s'entrechoquent en cliquetis de bracelet? Elle en porte les maths et au tableau la craie docile suit la main qui passe et repasse rose mouvante aux mouvements balancés doux mouvements. Et le grand foc qui se hisse le bateau s'en va maintenant Voiles ô mots des Robinsons de livres oubliés parfum d'ailleurs. Le lac petite flaque fermée s'ouvre sur des ailleurs encore fermées ou qui sait ouverts le Pacifique et le bleu du ciel qui serait celui de la mer s'il était un poil plus foncé. Mouettes pas une seule elles craignent le noir ou peut-être la pluie on ne sait. Mouettes dans le ciel pas une seule, cri dans les airs on n'entend. Seule l'ombre d'un arbre dessine la forme biscornue d'un ornement végétal tarabiscoté. L'arbre est noir pas la nuit qui d'ombre n'en apporte guère. D'ailleurs un lambeau de grisaille ou bien le ciel fatigué veut se faire passer pour azur là derrière quelques part où il n'y a pas les nuages encore. On pourrait penser qu'il fait nuit...
Mar 10 Avr - 15:09
