Vers libérés

On pourrait penser que c'est bien inutile d'ouvrir ainsi une nouvelle section, mais la première commence à être drôlement surchargé, si l'on peut dire. Alors voici: tout ce qui est en prose, je l'écrirais ici. Les vers comptés, catalogués et rimés iront dans la première section.
C'est sans doutes car j'ai toujours aimé les classements et les listes. Je crois d'ailleurs que la majeure partie des personnes que je connais sont également fascinées par les petites barres colorées des graphiques et les tranches rouge et bleues des camemberts de sondages électoraux. C'est fou le nombre d'amateurs de l'ordre! Et de l'ordre on passe à la discipline, et discipline implique listes, et listes implique catégories, et catégories cela aboutit à inférieur et supérieur. C'est pour avoir voulu tout classer et réglementer que nous avons abouti à Auschwitz. Alors parfois, au milieu de mes pourcentages, de mes chronologies et de mes cartes thématiques, je dis, tout bas pour ne vexer personne: "zut aux chiffres!".

Maison-bateau

Le vent dehors mugit
Et s'acharne à battre et rebattre les arbres
Qui obéissant ploient la tête
Puis tentent de contester la brutalité
A grands balancements de feuilles
Dans mon lit
Je suis au chaud et j'écoute sans voir
Les volets qui grincent et qui claquent
Quelque part quelque chose
Vrombit
C'est trop proche pour être un avion
Et trop lointain pour être un insecte
C'est peut-être l'Océan
Car moi dans ma couchette refuge confortable
Je suis comme le marin
Qui dans sa cabine
Entend les vagues s'aplatir sur la coque de noix
Et les cordages tressaillir
Tandis que les cris des oiseaux emportés dans l'ouragan
Résonnent comme un bourdonnement funèbre
Et il se demande quand la mer
Dans un mugissement furieux
Rappellera les hommes au fond de ses abysses.
La maison ne coulera pas
Je ne sombrerai pas avec mon lit
Au fond du gouffre.
Mais ce vent qui souffle...
Ne serai-je pas comme un hardi aviateur
Qui seul dans sa nacelle
Ne peut qu'obéir aux caprices de la bise?
Et alors...alors la maison
Partirait
Et qui sait où s'échoueront
Les rêves...

je suis la première à commenter, je sais que ce n'est pas un exploit mais j'en suis fière, peut être suis-je complètement idiote de dire ça mais je n'ai jamais dit que je ne l'étais pas... bref je voulais juste dire que c'était super génial !!!! tu écris toujours aussi bien à ce que je vois.... allez continue !!! j'adore lire ce que tu écris !!!! je ne mettrai pas d'abréviation m'étant fait réprimander pour avoir mis des "lol" ou des "mdr" vive la liberté d'expression n'est-ce-pas ?

Excusez la plaisanterie grivoise, mais je sens mes chevilles qui enflent...d'ailleurs, voilà une excellente occasion pour l'une de mes habituelles leçons de morale (j'adore ça!).
Avez-vous déjà remarqué que quand on ne reçoit pas de compliments, on aimerait bien que l'on fasse attention à notre petit moi exigeant, et que lorsqu'on en reçoit, on ne sait pas qu'en faire et on se retrouve même souvent passablement embarrassé? Nous sommes donc un peu comme un pendule qui oscillerait entre l'envie (on veut que notre travail soit loué) et l'ennui (une fois que les congratulations sont là, on les a vite oubliées). Et l'aiguillon n'a cesse de se balancer à droite et à gauche: vous faites un contrôle (envie d'une bonne note, de compliments, anxiété en imaginant une mauvaise issue), vous recevez une bonne note (quelques secondes de joie), vous rangez le contrôle dans votre pochette (ennui puis oubli) et vous reprenez le cour, pensant au prochain contrôle (envie et anxiété...)...
Ce qui est dommage, c'est que le philosophe allemand Schopenauer ait compris ça avant moi, et que donc seul l'exemple soit original...

Listen America please

Tu n'es pas le monde
Oh, l'Amérique
Tes idéaux maladifs
Qu'ils échouent sous le soleil
A Bagdad ou Kaboul
Ils restent transis
Car pour nombreux qu'ils soient
Tes gosses qui crèvent
Pour la Cause
Car pour nombreux qu'ils soient
Tes oriflammes publicitaires
Oh, l'Amérique
Tu n'es pas le monde.

Qui t'éblouit,
Oh, l'Amérique?
Tes stat's tes dollars
A la bourse comme à la bourse
Tout dégringole
A ton insu.
J'aimerais te cracher dessus
Mais sans rancune
Car tu t'accroches au piédestal
Allons, crois-moi,
C'est un crachat de compassion.
Oh, l'Amérique,
Qui t'éblouit?

tu passes d'un sujet à un autre d'un claquement de doigt c'est impressionant O.O bon ben je n'ai rien à dire si ce n'est que c'est toujours aussi bien, trotsky est passé maître dans l'art de manier les mots (on le savais déjà avant mais bon j'avais envie de le dire ^^) fais attention à tes chevilles !!!!! j'attend le prochain pour commenter, j'aime commenter les choses bien quoique pour critiquer avec sadisme, je suis assez forte... Trotsky tu es une exeption tu es le seul à qui je ne trouve aucun commentaire, tu as un secret c'est ça ????

Eh oui, j'ai un secret...chaque soir, j'enfile un masque, une combinaison moulante avec un grand "F" rouge sur la poitrine, une cape et une culotte par dessus le pantalon et je m'envole combattre le crime dans le Chablais. Sans moi, Reblochon-man aurait sans doutes intoxiqué tous les produits de la cantine (quoique je lui aie expliqué que c'était déjà fait, même sans son intervention)!
Vous aurez compris que je plaisante. En fait, je suis un agent secret italien répondant au matricule 00F, et je combats impitoyablement les ennemis de la patrie entre un verre de champagne et une copine de James Bond (un type tout ce qu'il y a de plus désagréable, je vous le dit pour l'avoir connu).
Mais non! Qui croirait à ces balivernes?! Mon seul secret est que je suis un détective privé de réputation internationale, dont les petites cellules grises...
Bref, mon seul secret est que je suis bon pour aller à l'asile de fous (sans passer par la case départ)...

Un gars du pays

Certains l'appellent rital
D'autres plaisantins disent
Macaroni
Toujours est-il qu'il vint un jour
De sa Sicile natale
Trainant avec lui
Une vieille blouse, une valise
Laissant au pays
Quelques macchabés et sa promise.

On le mit à l'usine
Pour visser toute la journée
Des boulons
Toujours est-il qu'un jour
Par surplus d'effectifs
On le mit à la porte
Gratifié d'un merci et d'un coup de pied
Il laissa pour morte
Sa blouse au portier.

On l'envoya au chantier
Pour envoyer au septième ciel sans cesse
Le ciment
Toujours est-il qu'hélas
Le vertige le troublant
Il laissa le ciment
Le casse-croute la poussière
Emportant un peu d'argent
Qui d'ailleurs ne dura guère.

Mais voilà qu'on lui trouve sa voie
Son métier, sa passion
Gratter le papier
Toujours est-il qu'enfin
Tamponnant à tour de bras
Il gagna sa pitance
Des piécettes et un toit
Sa jeunesse paya sa constance
L'encre noircit ses doigts.

Il ramène alors de Sicile
Des gosses et une vieille
(Mégère)
La promise - ça va de soi -
Avait pris un coup de vieux.
Il laissa au pays
Les macchabés et son enfance
Sans qu'il comprit
Qu'on lui avait volé l'innocence.

Au bout d'un moment
Il rejoignit ses morts
Le pauvre homme,
Et qui se souvient de lui?
Heureusement de braves gens
Ceux qu'on connait si bien
Fleurissent d'épithètes sa tombe:
"Voleur d'emploi!"
"Rentre chez toi!"

ce que j'aime bien avec toi mon cher, c'est que tu as de l'humour x) ton commentaire m'a bien fait rigoler durant une bonne dizaine de minutes ^^ et t'inquiète moi aussi je mérite ma place à l'asile, elle m'est même réservée, rien qu'à moi (du moment que j'ai des livres ^^) sinon ton poème est (comme d'habitude) très bien écrit et j'ai bien aimé le "mégère" entre parenthèse
A quand le prochain ???? au fait je te tire mon chapeau bas 00F ou reblochon-man
A général de Gaulle, s'il était encore en vie, se serait vraiment bien amusé avec toi

J'en deviens d'ailleurs pitoyable à force d'humour, puisque j'arrive à me faire rire tout seul...et généralement, je suis le seul à rire dans ces cas-là. Cela ne vous est-il d'ailleurs jamais arrivé? On fait un jeu de mots stupide, et paf! on se fêle les côtes de rire au milieu du silence ébahi et consterné de l'auditoire. Dans le genre "Est-ce que tu as pris l'alarme, histoire de rentrer à la maison sans ameuter tout le quartier?". Et moi, m'étouffant de rigolade retenue "Oui, maman, oui, j'ai l'alarme...à l’œil! Tu l'as comprise? La larme à l’œil! Haw haw haw!". D'ailleurs, depuis que j'ai commencé à détourner les blagues sur les communistes du tonton entrepreneur immobilier, j'ai acquis le statut d’o.v.n.i dangereux dans les milieux bien-pensants. D'un autre côté, je ne pense pas que ces badineries aient provoqué la moitié des dégâts causés par mes calembours (voter pour "ce parti à l'extrême-droite de l'échiquier politique français dont a direction est passée du père à la fille" au Pays-Basque, c'est pas raciste, mais séparatiste!"). Enfin bref, comme le disait Rabelais: "Le rire est le propre de l'homme"...

mouais,
je suis désolée mais aujourd'hui et dans notre société, je pense que c'est le travail et l'ambition qui sont le propre de l'homme.
Le rire, c'est plutôt pour les jeunes.
Mais bon...
En tout cas je te remercie de nous sauver de "Reblochon-man" parce que sinon les aliments de la cantine passeraient du degré "dégueulasse mais mangeable" à "immangeable, produit radioactif à détruire sur le champs".

Mais petite question : vous ne pensez pas que les super héros ne savent pas s'habiller? Est-ce qu'ils sont idiots ou est-ce que c'est une ruse pour déstabiliser l'ennemi avec leur "slip au dessus du pantalons"?

C'est juste de la curiosité (il faut que je fasse des recherches).

J'aime beaucoup tes vers sur "un gars du pays". C'est marrant, je dirai même plus hilarant.

moi aussi je rigole à mes jeux de mots pourris mêmes s'ils sont pas drôle... mais mon passe-temps favoris c'est d'embêter Selenba mdr j'adore et je ne me lasserais pas? jamais ?
sinon personnellement j'adore rigoler même si la plupart du temps c'est pour rien x)

ouais
ça pour m'embêter, tu gagnes la médaille d'or.
il faudrait que tu te calmes un peu stp.
quant au fait que tu rigoles toute seule, c'est vrai je suis témoin.
J'ai juste à la regarder qu'elle est pliée en deux.
Ca devient embêtant à la fin, elle te parle tranquille puis elle te fixe pendant deux secondes et enfin elle rigole comme une baleine (même si personnellement je n'ai jamais vu de baleine hilare)

Et bien oui, les baleines rigolent. Je tiens ça d'un Gaston Lagaffe... si vous ne connaissez pas Gaston, ni d'ailleurs Franquin, je pense qu'il me faudra alerter le Tribunal de l'Inquisition: mettons qu'il s'agit d'une des références incontournables de la BD franco-belge, un peu comme Tintin ou Spirou. Bref, lors d'une planche, Franquin monte un gag à partir de l'expression "chanter comme une baleine". Après avoir publié son album, il s'est rendu compte que cette expression n'existe pas, et qu'on dit "rire comme une baleine". Il faut avouer que les baleines, avec leur grande bouche pleine de fanons, semblent en effet en train de rire. J'aime bien ces gigantesques bestioles. Remarquez, bientôt on ne pourra plus les voir qu'au muséum d'histoire naturelle. Au fait, excusez-moi d'avoir pris une BD en exemple, ce n'est pas bien sérieux. D'un autre côté, il faut avouer que Moby Dick n'est pas l'archétype du joyeux cétacé...

Drôle de spectacle

Une feuille morte
Termine son ballet
Sur mon nez.
Hommage de l'artiste?