Saint Valentin

Chacun peut penser ce qu'il veut sur les fêtes. Moi, je les vois surtout comme de risibles escroqueries consumméristes habillées de beaux idéaux (genre Napoléon et la Révolution, si l'on voit ce que je veux dire). Je dénonce l'hypocrisie, non l'amour sincère :

On raconte que l'évêque Valentin choisit
Sachant que l'amour, ci-bas, compte autant qu'aux Cieux
Qu'un jour de l'année soit pour ce sentiment pris
Pour qu'une fois au moins à deux l'on soit heureux.

Le vieillard a-t-il mûrement réfléchi ses propos ?
Je n'ai pour mission de critiquer le saint homme
Mais sa fête n'a d'autre but que de raviver la flamme des solitaires
Et de temprer plus encore la force des amours non partagés.

Qu'il serait agréable de pouvoir un jour
En regardant le sol neigeux de février
Penser sans nul déchirement à son Amour.
Oublier toutes les souffrances qu'il a causées !

Mais cessons donc ces larmoiements d'occasion :
La Saint Valentin a été, est, sera toujours une farce
Sachons nous abstenir de cette torture burlesque.

au moins ça a le mérite d'être clair !!! mais c'était bien quand même

Et attendez un instant: la saint Valentin n'est pas la seule fête dont je fustige la fausseté! Mais ce n'est pas encore la saison...d'un autre côté, le principe lui-même est bon, mais l'amour fait trop de dégâts pour être apprécié dans un monde qui, de toutes façons, dans 99,99% des cas ne le comprend pas. Et pourtant...quelques écrivains y sont arrivés, à cet Idéal...

Pacques...quelles méchancetés pourrais-je ajouter à ce sujet? Pour commencer, je me demande sincèrement combien de personnes en connaissent la vraie signification. Ensuite, j'aimerais bien savoir pourquoi on est obligés, ce jour ci, pour paraitre civilisés, d'acheter des tonnes de chocolat et de les manger (je crois que je suis en train de faire une indigestion). A nouveau, le consumérisme capitaliste s'est emparé avec rapacité de l'une de nos nombreuses fêtes...et tous, oui, nous tous participons à cela, les yeux bandés...consommer, consommer, vendre, chiffre d'affaire, n'y a-t-il que cela de sacré? Hélas, quel monde...Guevara, à quand la prochaine révolution?

Sur les idoles détruites
Fourmis en excursion
Nous resterons sombres figures
Devant les lueurs du dernier incendie
Sans connaitre le vrai
Sans discerner l'illusion
Mais, peut-on rêver,
Heureux d'avoir accompli
Une nouvelle fantaisie.

eh ben dis moi c'est laquelle la fête que tu vas critiquer prochainement ???

Je ne sais pas vraiment. Il y a bien la fête du travail, mais pour une fois je ne la critique pas puisqu'elle est d'inspiration socialiste...mon rêve serait d'être objectif, mais dès que Marx ou l'oncle Léon ont mis leur empreinte sur une quelconque affaire je me découvre d'insoupçonnables indulgences qui me rebutent moi-même. Je suis ainsi arrivé à la conclusion que je suis un anarchiste voulant tout critiquer et négligeant, ses défauts, et pour finir je me sens très bien comme ça. A bas la perfection !!!

c'est bien d'être soi !!!

Vous l'avez peut-être déjà remarqué devant le CDI, ou peut-être pas, sous la fallacieuse signature de "François Tournieux"...toujours est-il qu'avec un peu de retard, certes, le sonnet de la saint Valentin fait son retour, mieux structuré et toujours aussi vilain...avec cette pointe d'ironie qui lui manquait avant. "Le repas est servi, messieurs!" (bravo à qui trouve d'où vient la citation):

SAINT VALENTIN ou COMMENT CASSER L’AMBIANCE

Bref message importun, ne tendant pas à plus que de consacrer la pluralité des opinions ; on prie les romantiques de s’abstenir de le lire :

Il parait que l'évêque Valentin choisit
Sachant que l'amour compte ici autant qu'aux Cieux
Qu'un jour de l'année soit pour ce sentiment pris
Pour que l’on soit une fois au moins heureux à deux.

Le vieillard a-t-il bien réfléchi ses propos ?
Ce n’est pas que je critique l’homme d’église
Mais une passion, ce n’est pas de tout repos ;
On veut tenter le coup, et on y perd sa mise !

Aragon l’a dit, les amours se concluent mal ;
Si fleurs et poèmes renforcent la tendresse
Proclamons alors ce jour fête nationale !

Mais enfin, il faut que mes radotages cessent :
La Saint Valentin n’est pour finir qu’une fable
Jugez donc de sa morale : sachons en rire...